Dans cet article, nous allons voir comment il est possible d’investir sur le brésil de manière simple, en tant que petit investisseur. Je vous ai trouvé trois grandes valeurs brésiliennes, deux entreprises françaises ayant une forte stratégie de développement au Brésil, un tracker qui suit l’évolution haussière et baissière de l’indice brésilien et enfin une superbe SICAV pour miser sur l’Asie et l’Amérique Latine.
Mais tout d’abord, dans quel état de santé économique se trouve ce pays ?
Le Brésil face à la pire crise de son histoire
Le Brésil a connu une période de forte croissance sous le gouvernement Lula (2003-2010), grâce aux prix élevés des matières premières et à la forte demande chinoise (en plein boom économique à ce moment là).
La croissance a atteint son apogée en 2010, mais cette période faste a pris fin avec la baisse brutale des prix du pétrole (le baril a chuté de plus de 50% en quelques mois), du soja et d’autres matières premières.
La bulle éclate et les voyants se mettent dans le rouge les uns après les autres…
Le PIB a baissé en 2016 de 3,6 % pour la deuxième année consécutive et le chômage a atteint des niveaux records touchant plus de 10% de la population active. La monnaie brésilienne (le Réal) a perdu plus de la moitié de sa valeur entre 2011 et 2015 face au dollars. Les inquiétudes sur la dette publique du pays venant s’ajouter à la méforme générale des marchés émergents.
En 2016, la 9ème puissance économique mondiale traverse la pire récession de son histoire, alors que les effets des mesures d’austérité du gouvernement se font attendre et que le pays reste miné par les scandales de corruption.
L’euphorie du mondial de football en 2014 et des jeux olympiques d’été en 2016 semble bien loin pour 99,99% de la population brésilienne. C’est une population fatiguée de la récession et lassée de ses élites qui a assisté à ces évènements et simplement de leurs petits écrans.
– 3,80%, c’est la performance de l’économie brésilienne en 2015 et – 3,60% en 2016.
+ 7,00%, d’inflation en 2016 (moyenne annuelle)
10,50%, c’est le taux de chômage prévu à la fin de 2016.
75,60%, ce sera le poids de la dette rapportée au PIB à la fin de 2016.
33 ans, c’est le temps durant lequel un salarié verse des contributions, et 22 ans, celui pendant lequel il touche une retraite (en moyenne) : ce qui donne l’un des meilleurs ratios du monde.
Sources: FMI, Banque centrale du Brésil, Trésor national.
Qu’en est-il de l’indice phare de la bourse de Sao Paulo : le BOVESPA
Graphique de l’indice CAC40 (ligne bleue) et de l’ETF BOVESPA (ligne verte) en données mensuelles de 2007 à avril 2017
L’indice BOVESPA reflète bien la crise de l’économie brésilienne de 2010 à 2015 avec une dégringolade de l’indice. En 2016, il a gagné 38,90%. En 2017, il continue de progresser, mais la tendance moyen/long terme reste encore orientée à la baisse.
Graphique du Dow Jones (ligne rouge) et de l’ETF BOVESPA (ligne verte) en données mensuelles de 2007 à avril 2017
Sur le graphe, on voit que l’indice américain surperforme largement l’indice brésilien depuis le croisement des courbes initié début 2013.
L’indice BOVESPA est composé d’environ cinquante valeurs. C’est un indice fortement lié aux cours des matières premières, les géants Petrobras (pétrole) et Vale (minier) pèsent en effet environ 27% dans l’indice.
(l’importance de la production de matières premières dans l’économie brésilienne se retrouve même dans le drapeau national, dont la couleur verte symbolise la forêt et le jaune les richesses aurifères du pays)
Un air de samba dans son portefeuille
La consolidation du BOVESPA depuis sa chute entamée en 2010 pourrait constituer une belle opportunité pour se placer à l’achat sur plusieurs années. Mais, sur quels produits financiers ? Sur quelles actions ?
4 solutions alternatives s’offrent à vous :
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Les titres brésiliens cotés à New-York. Il est possible d’investir en direct dans les plus grandes valeurs brésiliennes comme Petrobras, Vale ou encore Embaer à l’aide de votre compte titres ordinaire.
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Les titres français ou européens ayant une stratégie de développement au brésil. Il y a par exemple la société Elis (éligible dans un PEA). À fin 2016, le groupe dispose de 305 centres de production et de distribution et de 15 salles blanches implantés en Europe et au Brésil. Mais aussi, la société Rallye (éligible dans un PEA) avec 41% de ses ventes en 2016 réalisées en Amérique Latine
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Investir sur des trackers qui reflètent les évolutions haussières ou baissières de l’indice BOVESPA. On trouve par exemple le tracker LYXOR BRAZIL (IBOVESPA) ETF C-EUR (RIO) non éligible au PEA (Isin FR0010408799)
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Des fonds/OPCVM composés de valeurs brésiliennes. On trouve le fond HSBC Gif Brazil Equity A Cap (Isin LU0196696453) éligible dans une assurance-vie multisupport chez Fortunéo. Dans le tableau ci-dessous vous constaterez que la performance de ce Fond reflète bien la performance de l’indice brésilien (voir les deux graphiques situés un peu plus haut)
Je rappelle la règle essentielle avant d’acheter un produit financier. Ayez une stratégie de trading solide à tout épreuve avec un ou plusieurs indicateurs de suivi de tendance. J’ai moi-même une stratégie depuis 5 ans avec une performance annualisée de plus de 14% et d’un simple coup d’œil, je peux vous dire si le titre est bon à l’achat, à surveiller ou à éviter : cliquez ici pour TOUT SAVOIR sur ma stratégie de trading
Conclusion
Il faut le savoir, investir dans un seul pays émergent peut présenter des risques importants. Il n’est pas rare de voir un indice d’un pays émergent s’effondrer à cause d’un risque politique, économique ou un risque sur la devise… Les pertes peuvent rapidement aller jusqu’à -50 %. De nombreux investisseurs préfèrent alors, plutôt que d’investir sur un seul pays, investir sur une ou plusieurs zones géographiques pour mieux diversifier le portefeuille. On trouve par exemple : le fonds Magellan C (ISIN : FR0000292278) géré par la société Comgest. Magellan est investi dans des actions de sociétés à forte croissance présentes dans les pays émergents.
La répartition géographique de ce fonds peut varier d’une année à l’autre. Puisqu’en 2012 et contrairement au tableau ci-dessus, la répartition faite sur l’Amérique latine était supérieure à l’Asie. Cette SICAV n’est pas éligible dans un PEA, mais dans un compte titres ordinaire ou dans une assurance-vie multisupport.
La performance du fond sur les 5 dernières années est la suivante :
Avec le potentiel énergétique du Brésil, peut-on envisager d’y investir une partie de son capital ? Ou faut-il encore attendre que les indicateurs économiques repassent dans le vert ?
Les autres participants à cet évènement inter-blogs sont les suivants :
Remarque : cet article ne contient aucune recommandation d’achat ou de vente. Il ne fait que refléter les opinions de son auteur et ses actions. Toute décision d’achat ou de vente relève de la seule responsabilité de l’investisseur.
Crédits photos : © Pavel Ignatov, © filipefrazao, © tiagozr, @Battista Asaro
Salut Alexandre,
Avec les pays émergents, mieux ne pas jouer à l’intuition. Faire de l’analyse fondamentale me semble difficile. Il vaut mieux être sur le terrain pour se faire une idée concrète.
Comme tu l’as dit, la politique et le risque de change sont des vrais éléments perturbateurs. De plus, les pays émergents sont lourdement endettés en dollar. Une hausse de ce dernier rendrait la tâche difficile sur le plan économique.
Si le dollar baisse durablement (ce que Trump veut) alors c’est une bonne fenêtre de tir pour les pays émergents, y compris le Brésil.
Côté Bovespa en unités hebdomadaires, j’ai regardé avec l’Ichimoku que les voyants sont au vert malgré que l’économie brésilienne va mal. Ce qui confirme qu’il n’y a pas de logique entre la Bourse et l’économie.
Boursièrement.
Merci Alexandre pour ce carnaval. Le Brésil, pourquoi pas. J’ai eu et j’ai peut-être encore un ETF spécial brésil. Mais cela n’a pas trop bougé.
Le lien vers mon article n’est pas bon. Le bon est : http://www.trading-attitude.com/bons-plans-boursicoter-marches-boursiers-etrangers
Merci de le corriger 🙂