Aujourd’hui, je reçois Julien du blog “être investi.com”
Il vous donne d’excellents conseil pour bien gérer vos placements pendant les crises boursières.
Beaucoup de personnes refusent d’investir en Bourse par peur de perdre de l’argent lorsqu’un krach boursier survient.
Si vous avez surmonté cette crainte, c’est un bon début ! Vous êtes en mesure de profiter d’un des meilleurs moyens qui existe pour faire fructifier votre argent.
L’étape suivante est de savoir bien réagir durant ces krachs, qui sont en réalité plus des périodes d’opportunités que des périodes à craindre par-dessus tout.
Dans cet article, je vais vous donner cinq conseils qui vous aideront à traverser ces périodes difficiles le plus sereinement possible. Ces recommandations sont principalement destinées aux investisseurs à long terme qui ont une stratégie buy & hold.
Voici les 5 règles à respecter pour ne plus paniquer :
Règle n°1 : Ne pas consulter ses comptes chaque jour
A moins que vous ne soyez un excellent trader qui arrive à parfaitement timer le marché, il n’y a pas de mystère : votre capital sera impacté durant les krachs.
Un krach peut être assez violent. Votre capital peut fondre de 50 % en quelques jours. Ce type d’évènement est psychologiquement très difficile à vivre : vous avez mis des mois, voire des années, à faire fructifier vos économies et en quelques jours tout s’envole.
Frustrant, rageant…
Si vous n’êtes pas suffisamment préparé à vivre ce genre d’évènements, la panique peut vous gagner. Elle peut vous faire prendre des décisions précipitées qui risquent d’impacter négativement la performance de votre portefeuille.
C’est une des pires choses qu’il puisse arriver à un investisseur long terme : agir dans la précipitation.
Pour éviter ce genre de scénarios, je vous recommande de consulter vos compte-titres, assurance-vie et PEA le moins souvent possible durant les krachs. Evidemment, vous devrez les consulter pour réaliser vos arbitrages, mais ne les regardez pas entre-temps.
Qu’allez-vous voir en vous connectant ? Vous verrez qu’en quelques jours vous avez provisoirement perdu 1 000 €, 10 000 € ou 50 000 €. Etre confronté à de telles baisses de capital peut provoquer un choc et vous faire agir de manière irréfléchie. Vous pourriez être tenté de vendre des titres que vous possédez pour en acheter d’autres qui vous paraissent bon marché.
Il y a de grandes chances pour que ce genre de décisions vous pénalise…
En évitant de consulter les soldes de vos comptes trop souvent, vous ne risquez pas ce genre de réactions dues à la vision des valeurs négatives.
Profitez plutôt du temps qu’il vous reste avant votre prochain arbitrage pour vous préparer à cette vision. Plus vous serez préparé, moins vous aurez de difficultés pour respecter votre stratégie habituelle.
Règle n°2 : Eviter d’écouter les médias
Save-vous ce que cherchent les médias ? A faire de l’audience.
Comment font-ils de l’audience ? En mettant en avant des titres et des sujets qui font sensation.
Lors d’un krach, vous verrez toujours des titres tels que « la pire crise de tous les temps », « la fin du système capitaliste », ou encore « cette fois-ci c’est différent ». En plus, vous pouvez y être confronté toute la journée : à la télévision, à la radio, dans des journaux, des magazines, ou encore sur les réseaux sociaux.
Si vous prenez en compte toutes ces informations alarmistes, vous risquez de perdre vos moyens et de ne plus savoir quoi penser. La conséquence serait la même qu’en consultant vos comptes trop souvent : vous risqueriez de prendre des décisions néfastes pour votre portefeuille d’investissement.
Je ne dis pas qu’il faut se couper de toute source d’information, mais il faut savoir faire le tri, filtrer les informations, pour ne pas se laisser influencer par n’importe lesquelles.
Prenez du recul lorsque des experts semblent être certains des valeurs à acheter ou à vendre. Leur réflexion est souvent sensée, mais personne ne peut savoir à coup sûr ce qu’il va se passer sur les marchés…
Tenez-vous en à votre stratégie.
Règle n°3 : Ne pas être influencé par ses proches
Tout le monde a son avis sur la Bourse, même ceux qui ne s’y intéressent pas !
La plupart de ces personnes pensent qu’investir en Bourse est trop risqué, que c’est un domaine réservé aux traders et aux riches, qu’il faut y consacrer des heures pour être rentable, qu’il faut avoir fait des études dans la finances pour s’en sortir, ou qu’il n’y a rien de mieux que la pierre pour se constituer un patrimoine.
Si vous vous intéressez à l’investissement boursier à long terme, vous savez certainement que toutes ces affirmations sont fausses, ou du moins à nuancer.
Ne vous laissez pas influencer par votre oncle qui affirme qu’il connaît la meilleure opportunité du moment, celle qui vous rendra riche en un temps record. N’écoutez pas votre frère qui profite du fait que votre capital ait été fortement impacté pour vous rappeler qu’il vous avait déconseillé d’investir en Bourse.
Bien souvent, les personnes qui veulent vous donner des conseils sont celles qui n’y connaissent pas grand-chose !
Pour certaines personnes, la pression imposée par les proches peut être encore plus difficile à supporter que celle des médias. N’y cédez pas, votre réaction doit être la même : ne déviez pas de votre ligne de conduite.
Votre meilleur conseiller c’est vous-même !
Règle n°4 : Continuer à investir
Les personnes qui ne sont pas suffisamment formées à l’investissement boursier fonctionnent à contre-courant : elles achètent quand les cours montent, ou quand une valeur est tendance, et vendent pendant les crises, lorsque tout le monde panique.
Ne faites pas comme ces personnes. C’est comme si dans la vie de tous les jours vous attendiez que les soldes soient terminées pour renouveler votre garde-robe !
Un des meilleurs moyens de traverser les périodes de krach sans trop d’encombre est de continuer à investir à votre rythme habituel.
Cette stratégie est particulièrement adaptée à l’investissement dans des trackers, parce qu’ils ne nécessitent pas d’analyse fondamentale. L’investissement en titres vifs requiert un peu plus de travail, puisqu’il faut s’assurer que les fondamentaux de l’entreprise concernée sont toujours bons. Il ne faut pas racheter des actions d’une société sous prétexte qu’elles paraissent très bon marché.
Voici un exemple concret pour bien comprendre l’intérêt de continuer à investir pendant les krachs.
J’ai cherché les cours historiques d’un tracker défensif, bien adapté à une stratégie buy & hold. J’ai sélectionné le tracker SPDR MSCI Europe Consumer Staples (ISIN : IE00BKWQ0D84). Il réplique un indice composé de grandes et moyennes entreprises européennes du secteur des biens de consommation de base.
Voici l’historique de son cours depuis novembre 2001 (source : https://www.investing.com/etfs/spdr-msci-europe-consumer-staples):
Imaginons deux investisseurs différents :
· Le premier a investi 100 € par mois dans le tracker depuis novembre 2001, quelque soit les variations de sa valeur.
· Le second a investi 100 € par mois dans le tracker, mais a arrêté d’investir à chaque fois que la performance du mois a chuté de plus de 5 %, par crainte d’une crise financière. Il a alors attendu que le cours du tracker retrouve son niveau d’avant la chute.
Bilan en juillet 2020 :
· L’investisseur qui investit quoiqu’il arrive obtient une performance de 137 % (capital investi multiplié par 2,37)
· L’investisseur qui coupe ses investissements lorsque le cours du tracker chute obtient une performance de 90 % (capital investi multiplié par 1,9)
Vous voyez que la différence de performance est loin d’être négligeable. Et si la période d’investissement était plus longue, la différence serait encore plus grande.
De plus, l’investisseur qui coupe ses apports lors des chutes de marché investit au final moins que l’autre. Il se prive donc d’une partie de la puissance des intérêts composés.
Règle n°5 : Investir plus
Dans le paragraphe précédent, vous avez pu voir que le fait de continuer à investir durant les krachs est profitable. Je dirais qu’il s’agit du minimum qu’un investisseur doit arriver à faire : résister à la pression des crises en continuant sur son rythme habituel.
Le stade supérieur est d’arriver à vraiment les exploiter. Pour ce faire, il faut être capable d’investir des sommes plus importantes durant les krachs.
De prime abord, cela peut sembler contre-intuitif pour beaucoup de personnes. Pourquoi investir dans quelque chose qui est en train de perdre de la valeur ? Tout simplement pour l’acheter moins cher.
Evidemment, ce raisonnement n’est pas valable pour tous les titres, mais il l’est dans le cas d’un tracker qui réplique un indice comme celui que j’ai pris en exemple. Cela permet de booster la performance de votre portefeuille d’investissement, puisque vous réduisez le prix de revient des titres que vous détenez.
Reprenons l’exemple précédent et considérons un troisième investisseur qui aurait investi des sommes deux fois plus importantes en cas de baisse de plus de 5 %, jusqu’au retour au niveau d’avant la chute. Ce troisième investisseur aurait obtenu une performance de 157 % (capital investi multiplié par 2,57), soit 20 % de plus que l’investisseur régulier et 67 % de plus que l’investisseur qui craint les crises !
Cette stratégie demande requiert deux qualités :
· De l’anticipation : il faut se constituer des réserves avant que les crises ne surviennent.
· De la confiance : il faut être capable d’investir des sommes plus importantes alors que tout le monde panique durant ces périodes.
Conclusion
Les crises financières sont des moments difficiles à passer pour les investisseurs à long terme. Il faut avoir les nerfs solides pour ne pas céder sous la pression qui peut provenir de partout : votre capital baisse rapidement, les médias sont alarmistes et vos proches en profitent pour vous rappeler que vous n’auriez jamais dû vous lancer dans la Bourse.
Tenez bon ! Maintenez le cap, continuez à investir en suivant votre stratégie. Si vous en avez la capacité, vous pouvez même profiter de ces périodes pour augmenter vos apports et améliorer votre performance future.
Vos proches vous demanderont comment faire dans quelques années !
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