Un événement marquant de l’année 2015 est certainement la hausse des taux de la Fed du mercredi 16 décembre. La stabilité économique américaine, avec des taux de chômage et d’inflation aux alentours de 5% et 2% respectivement, pousse la Banque Centrale américaine à augmenter ses taux directeurs de 25 points (1ère hausse depuis 10 ans), afin de sécuriser son économie et d’éviter les mauvaises surprises inflationnistes. Cette initiative avait largement été anticipée et crainte par certains marchés, dont celui des matières premières. Un mal qui pourrait bénéficier à d’autres, dont l’industrie technologique, et notamment les plateformes de cloud.
Les cours des matières premières mis à mal
Depuis 2014, l’économie chinoise montre des signes d’essoufflement qui ont des répercussions négatives sur les cours des matières premières. La Chine, qui a pour habitude d’engloutir le plus gros des productions mondiales de matières premières, a restreint sa consommation, créant sur le marché une offre supérieure à la demande. Les cours boursiers des matières premières baissent alors, mettent à mal les producteurs qui peinent à écouler leurs stocks et dont les marges se réduisent, et inquiètent ou dissuadent les investisseurs. Un coup particulièrement dur pour le pétrole, dont le cours boursier, qui depuis sa chute vertigineuse de près de 50% entre juillet 2014 et mi-janvier2015, n’a plus jamais dépassé la barre des 70$.
Graphique du brent en unité hebdomadaire : la tendance est clairement baissière
La hausse des taux de la Fed vient quant à elle envenimer la situation car elle a tendance à rendre le dollar plus fort. Les matières premières deviennent plus chères pour les investisseurs munis de devises plus faibles, qui limitent alors leur demande, et contribuent à l’accentuation du déséquilibre entre offre et demande. Après l’annonce de l’augmentation des taux directeurs américains, les cours des matières premières avaient affiché une baisse, puis s’étaient plus ou moins stabilisés. Cependant, les effets du renforcement du dollar n’ont pas tardé à se faire ressentir. Les cours de plusieurs matières premières ont baissé, dont celui du cuivre, l’aluminium, le zinc ou le pétrole. Une baisse critique pour ce dernier, qui malgré les prédictions, voit bel et bien son prix passer à moins de 30$ le baril, seuil qui n’avait pas été franchi lors de la crise financière de 2009.
Les investisseurs placent de moins en moins d’espoirs en un prochain rebond des matières premières et sont de plus en plus nombreux à vendre leurs actions associées ou tout simplement à s’en détourner. Un désintérêt qui profitera à d’autres dont les bilans de l’année 2015 sont positifs, tel que Facebook, Netflix ou Amazon.
L’attrait de Facebook, Netflix et Amazon
Facebook se veut proche de ses utilisateurs, quitte à s’immiscer dans leurs vies. Mais Facebook se veut aussi serviable. L’année dernière, le partenariat entre le réseau social et Uber a rendu possible la commande d’un taxi sans quitter l’application Messenger. Ces tentatives pour garder ses utilisateurs connectés portent leurs fruits : Messenger et WhatsApp comptent aujourd’hui plus de 800 millions et 900 millions d’utilisateurs respectivement. Par ailleurs, Facebook ne se cantonne pas aux réseaux sociaux et s’attaque désormais à la haute technologique. En 2014, il a acquis le fameux casque de réalité augmentée, l’Oculus Rift, une technologie encore peu exploitée et qui devrait lui assurer un leadership dans les prochains mois à venir. La capacité d’innovation du réseau social, associée à sa performance de l’année dernière, avec un chiffre d’affaires de 78 milliards de dollars et un gain de 36% pour son cours bousier, ne manquent pas de charme pour les investisseurs.
Netflix a bien évolué depuis son lancement en 1998. A l’origine une simple plateforme en ligne de location de DVDs, elle produit aujourd’hui ses propres séries, dont House of Cards, Narcos, Unbreakable Kimmy Schmidt ou Orange is the New Black qui ont été nominés aux Emmy Awards ou les Golden Globes. Les contenus de bonne qualité à un prix raisonnable font principalement le succès de la plateforme qui compte plus de 66 millions d’abonnés. Et ce nombre risque de croître de manière exponentielle d’ici la fin de la décennie. En effet, Netflix a annoncé en début janvier 2016 qu’elle était désormais live dans 130 nouveaux pays, à l’exception de la Chine, et qu’elle avait ajouté à son répertoire trois nouvelles langues : le chinois, le coréen et l’arabe. Même si la plateforme ne devrait pas générer de profits sur ces nouveaux marchés, en raison des opérations marketing et promotionnels qu’elle devra entreprendre, ces dépenses seront couvertes par son marché américain qui représente 64% de ses abonnés. Le dernier rapport trimestriel publié par Netflix indiquait que le marché américain avait fait un bénéfice de 424 millions de dollars à lui seul, tandis que ses dépenses à l’international atteignaient les 300 millions de dollars. Ainsi, malgré ses dépenses à l’international, Netflix restait rentable.
Amazon est en très bonne santé, la valeur de son cours boursier en 2015 a augmenté de plus de 117,78%. Cette performance, elle la doit notamment à AWS, qui rien que du trimestre 1 au trimestre 3 de 2015, a augmenté ses bénéfices de 96%, et qui la place comme l’un des acteurs majeurs de l’industrie cloud. Par ailleurs, le géant américain s’est récemment essayé à la production de ses propres séries, et semble rencontrer un franc succès. Elles sont nominées aux Emmy Awards ou aux Golden Globes, et certaines d’entre elles remportent des prix : Transparent un Golden Globe Award en 2015 et Mozart in the Jungle un Golden Globe Award en 2016.
Source : Amazon
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